Va te faire voir chez la Mamma

Je ne suis certainement pas la première à l’écrire, mais Le Premier qui l'a dit mérite bien que l’on parle de lui plus d’une fois. Ce film italien qui, apriori, plaît par sa fraîcheur et sa gay attitude exacerbée, est un véritable coup de cœur.

 

L’histoire d’un jeune homme italien revenu dans sa famille pour faire son coming-out et qui se fait voler la « vedette » par un frère rongé par le poids d’un même secret devient une réflexion sur l’usage de sa propre liberté face au regard des autres.

 

De prime abord, tout est cliché : la famille italienne qui travaille dans une usine de pâtes, le fils gay (Riccardo Scamarcio) aux allures d’Apollon, le patriarche dominant, la grand-mère pleine de sagesse, la jolie jeune fille qui fait chavirer tous les cœurs, etc. Le réalisateur Ferzan Ozpetek dresse un portrait de famille idéale qu’il détruit peu à peu pour faire tomber les masques.

 

Pour certains personnages, cette liberté est trop lourde à porter ; pour d’autres, c’est la bienséance qui est un fardeau. Le réalisateur opère un véritable tour de forces : les failles de chaque personnage de chaque génération sont creusées, mais le réalisateur a eu la finesse de ne pas terminer son film par un grand cri de bonheur collectif. Chaque personnage expérimente ou non sa liberté, mais aussi les conséquences d’un tel choix, pour lui et pour les autres.

 

Passant véritablement du rire (la libération de certains personnages, comme la mère face à une commère du village) aux larmes (la libération trop tardive d’un autre personnage), ce film est bien plus qu’une comédie italienne sur un coming-out raté : c’est l’histoire universelle d’une famille tiraillée entre l’être et le paraître, entre regrets et remords.



09/08/2010
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