Dis tout de suite que j'ai un look qui craint...

Journée à l’hôpital pour un examen des intestins : grand moment de gêne dans l’Histoire de ma –pourtant assez habituée au ridicule- petite vie.

 

Non pas que je sois d’un naturel très guindé, mais la robe en mousseline ouverte à l’arrière et la charlotte négligemment posée sur ma chevelure hirsute, c’en est presque trop pour mon petit cœur, plus très rocker depuis que Super Chéri a décidé de me laisser au bord de la route du Bonheur…

 

Mon apparence n’est pourtant pas ma préoccupation première. Il faut dire que la perspective d’être endormie chimiquement, sans parler de celle de subir une intervention pas des plus glamour, me parait autrement plus inquiétante qu’une épilation pas franchement irréprochable.


Et pourtant.

Une fois ancrée dans mon brancard, abandonnée aux yeux de toute une ribambelle de personnel hospitalier, une seule question me traverse l’esprit : « pourquoi diable ne suis-je pas passée par la case maquillage ce matin? ». Une chose est sûre : je ne gagnerai pas 100000 euros, et je ne risque pas de passer par la case « nouveau départ amoureux » (par la prison non plus d’ailleurs…quoique, pour délit de sale look?).

 

Aucun regard gênant pourtant, aucun chuchotement douteux derrière le passage de mon carrosse à roulettes : nul doute que femmes en blanc et hommes en bleu ont bien d’autres soucis que ma petite personne toute défraîchie.

 

Malgré tout, un rouge certain me monte au nez lorsque je réalise que le brancardier n’est autre qu’un joli garçon de mon âge… lui-même suivi par deux ou trois collègues de la même génération. Un vain espoir de me cacher sous mes draps me traverse, vite anéanti par le souvenir de la coupe de ma robe très échancrée dans le dos peu propice à tout exercice de contorsion mal maîtrisé. Il va donc me falloir affronter le mâle dans un accoutrement que même Lady Gaga n’assumerait pas.

 

Ma tentative de passer inaperçue tombe elle aussi  rapidement à l’eau : faire mine de se trouver là par hasard est un exercice somme toute difficile à réaliser avec un cathéter planté dans le bras. Et apparemment, je ne suis pas la seule à l’avoir remarqué, puisque le charmant brancardier me demande si tout va bien, juste avant de me faire un sourire à faire fondre un bracelet d’identification.

 


 

La suite, je ne m’en souviens plus vraiment.

Et ce brancardier, je ne le reverrai sans doute jamais. Mais une chose est sûre : mon prochain passage sur le billard sera fashion –ou ne sera pas.



22/06/2010
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